L'histoire derrière les images
Je n’ai pas appris la photo dans une école. J’ai commencé seul, en 2017, un peu par besoin. Un besoin de ralentir, de respirer autrement, de retrouver du silence. J’avais un appareil entre les mains et, sans trop savoir pourquoi, j’ai commencé à cadrer ce qui m’émouvait. Un détail, une lumière, une trace. Il n’y avait pas de plan, juste une sensation qui revenait souvent : celle d’être enfin là.
Avec le temps, la photo est devenue plus qu’un simple geste.
Elle m’a appris à regarder. Vraiment. À poser le regard là où l’on passe d’habitude trop vite. J’ai appris seul, par essais, par erreurs, par des moments dehors à observer sans rien dire. Je n’ai jamais cherché à maîtriser. J’ai juste cherché à être sincère.
Aujourd’hui encore, je photographie à l’instinct.
Je ne compose pas une image pour qu’elle soit belle, je l’accueille si elle se présente.
Ce qui m’attire, ce sont les choses discrètes. Les matières brutes. Les formes que le temps a laissées là.
Il y a dans la photo une manière d’habiter le réel qui me touche profondément. Un équilibre fragile entre ce qu’on voit, ce qu’on sent, et ce qui nous traverse sans qu’on sache l’expliquer.
Je vis en Suisse romande, là où la nature et les silences ne sont jamais très loin. J’aime prendre le temps de marcher sans destination, de m’arrêter sans raison, de me laisser porter par ce qui se présente. Ce rythme lent me permet d’être attentif à ce qui, autrement, m’échapperait. La photographie n’est jamais une conquête, c’est une rencontre. Et si certaines de mes images vous touchent, alors peut-être qu’elles parlent aussi un peu de vous. Ce lien-là, silencieux mais réel, c’est sans doute la plus belle part de ce que je cherche.
Je ne compose pas. J’écoute. Le reste se pose de lui-même.
Visibilité
2017 - Salon de la photo de Paris